« Je suis geek, j’aime la nature » : ce vendeur de jeux vidéo crée un projet agricole communautaire

Il est connu aux Herbiers (Vendée) pour tenir, depuis bientôt 25 ans, la boutique de jeux vidéo Dynamite Games. Jean-Philippe Moreau est aussi un amoureux de la nature qui monte un projet dans le Sud Vendée.

L’habit ne fait pas le moine, Jean-Philippe Moreau en est la preuve. Le gérant de Dynamite Games, boutique de jeux vidéo et maquettes aux Herbiers (Vendée) a la tête de son emploi, et il l’assume : la grosse paire de lunettes, le t-shirt à l’effigie d’un jeu. Mais il faut sortir des clichés. « Derrière cette allure de geek capitaliste qui gère sa boutique, la nature, c’est mon truc. Je suis très sensibilisé au circuit court, à la résilience et l’autonomie », affirme-t-il. La pêche, il adore, les vacances, depuis qu’il est marmot, c’est à la ferme.

« Depuis longtemps, je cherchais un plan d’eau avec une petite parcelle. » Et il a trouvé, à Bourneau, à l’entrée de la forêt de Mervent, dans le sud du département. « C’est un ancien verger qui était cultivé de manière conventionnelle. Il y a tout sur place, même un système d’électricité. » Et surtout, des hectares et des hectares de terrain.

Plusieurs petites parcelles

Beaucoup trop pour Jean-Philippe Moreau. “J’ai décidé d’en faire un projet agricole communautaire. Beaucoup d’agriculteurs cherchent aujourd’hui des petites surface. C’est difficile de les trouver. Et moi, j’ai plein de petits hectares en parcelle, donc je les propose.”

Mais avant il a besoin de remettre à jour son verger. “Il n’a pas été usiné pendant plus de deux ans, donc la certification bio est de nouveau possible.”

Ensuite, il opte pour la forme associative. La structure est d’ailleurs déjà créée : La Braille aux Loups, du nom du village où est situé le verger. Ensuite, Jean-Philippe Moreau veut ouvrir le lieu au public “pour la récolte dans l’esprit du circuit court”.

Il y a les cinq hectares de verger, “avec beaucoup trop de lignes. On va uniquement garder les meilleurs. Avec un ami, Samuel, qui s’installe comme agriculteur sur place, on appelle aux bonnes volontés pour la taille, avec la formation offerte. On va tout nettoyer et tailler au fur et à mesure”.

“Développer la résilience et favoriser le contact”

La volonté de ce néo agriculteur n’est pas de “faire du volume. Mais plutôt de faire du bon, avec aucun intrant”. Des plantations vont être faites dans le verger et des journées de récoltes organisées. “L’idée, c’est de développer la résilience et de favoriser le contact, on en a tous besoin !”.

En dehors du verger, il reste trois hectares de terre à côté. “On propose un commodat. C’est un bail agricole sans contrainte et totalement gratuit !”.

Ainsi, Benjamin va venir faire du maraîchage bio. Vanessa Siaudeau, apicultrice des Herbiers, a déjà posé quinze ruches dans les jardins. Une autre Vanessa ambitionne de créer une ferme pédagogique. “Puis, on a des propositions pour mettre des poules et porcs de races anciennes, quelqu’un qui veut faire des fleurs séchées, une autre personne qui aimerait faire des plantes médicinales”.

Avec tout ce monde, et l’association, Jean-Philippe Moreau rêve de créer une “belle synergie, avec une mutualisation des moyens.” Et à terme, de créer un site de pêche et une petite guinguette privative. Mais, rassure t’il : “Je reste toujours Dynamite Games”, et ce depuis vingt-cinq ans.

Article rédigé par Jeanne HUTIN, Ouest-France, Août 2023.