Dorothée Barba, journaliste, qui produit et anime l’émission « Carnets de Campagne », sur France Inter nous a fait la joie et l'honneur de parler de La Braille aux Loups lors de son émission du 15 avril 2024 suite à une interview donnée avec Jean-Philippe Moreau, propriétaire du verger et président de l'association.

Dorothée Barba, journaliste, qui produit et anime l’émission « Carnets de Campagne », sur France Inter nous a fait la joie et l’honneur de parler de La Braille aux Loups lors de son émission du 15 avril 2024 suite à une interview donnée avec Jean-Philippe Moreau, propriétaire du verger et président de l’association.

Si le projet de La Braille aux Loups vous intéresse, que vous soyez porteur de projet ou simple curieux, vous pourrez écouter l’ensemble de cet échange en cliquant sur le bouton Play ci-dessous.

Fidèle auditeur de l’émission depuis très longtemps, entendre le projet dans lequel on s’investit passer à la radio est une chance incroyable ! Merci à France Inter pour le contenu de leurs émissions et à Carnet de Campagne, pour mettre en avant les initiatives locales, citoyennes, collectives, solidaires et durables !


Voici une retranscription écrite de cet échange :

Dorothée Barba : « Aujourd’hui, coup de projecteur sur deux projets réjouissants et aussi, La Braille au Loups et le Plein de Super, ils ont des noms charmants.
La Braille au Loups, c’est un projet agricole, on y trouve pour résumer grossièrement des pommes, des poires et du partage.
Un tiers lieu dédié à l’agro-écologie, un verger qui revendique d’être ouvert vers l’extérieur. Explication tout de suite avec celui qui porte ce projet.
Nous voici à Bourneau entre la Roche-sur-Yon et Niort en l’isière du Parc régional du Marais-Poitevin pour découvrir La Braille au Loup.
C’est un verger écologique, mais pas seulement un lieu singulier porté par Jean-Philippe Moreau, qui est au bout du fil.
Bonjour. »

JP : « Bonjour. »

Dorothée Barba : « Alors vous êtes le propriétaire de ce terrain. Vous avez un profil un peu atypique, on peut le dire. Vous tenez une boutique de jeux vidéo aux herbiers, Dynamite Games.
Et sur votre temps libre, vous gérez ce terrain que vous avez acheté à un agriculteur qui partait à la retraite.
Vous nous décrivez les lieux, d’abord? »

JP : « Oui, c’est bien ça. »
Alors les lieux, donc on est près de la forêt de Mervent, en fait, on est au nord de Fontenay-Le-Comte.
Et donc c’est 18 hectares de verger et 2 hectares de plan d’eau.

Dorothée Barba : « Donc on y trouve des pommes, des poires. Qu’est-ce que le projet de La Braille au Loups ? »

JP : « Alors, donc du coup, je suis pas tout seul à l’origine, on acheté les terrain effectivement.
Donc c’était un verger, la personne partait à la retraite.
Donc il y a plusieurs espèces de pommes ou de poires sur le terrain.
Donc on a une personne qui s’appelle Samuel qui m’aide à gérer toute cette partie verger. Le but c’est de leur redonner un coup de frais.
Donc depuis 2 ans, on les taillent et on fait de l’ouverture au public en auto-cueillette aussi.
Les gens peuvent venir récolter leurs fruits et on travail avec aussi un pressoir associatif pour faire du jus de pommes.
Donc ça c’est pour la partie verger et puis ensuite on a mis des annonces et on a fait marcher nos relations pour aussi trouver des jeunes qui cherchaient du terrain pour pouvoir s’installer.
Donc on a Benjamin qui s’installe cette année en maraîchage.
On a Vannessa (Siaudeau, NDLR) des Herbiers qui avait déjà pas mal de ruches qui nous a mis une 15aine de ruches sur le site.
On a une autre Vannessa qui du coin local qui elle, cherchait à créer une ferme pédagogique parce qu’il y a beaucoup de demandes pour sortir les classes et tous les anciens sur le secteur.
Et puis on a Vivien qui s’installe aussi dans le courant de l’année en élevage de poules en plein air. »

Dorothée Barba : « C’est quoi qui rassemble tout ce beau monde sur La Braille aux Loups ?
Quel est le l’état d’esprit des lieux ? »

JP : « L’état d’esprit c’est des mots plutôt, on va dire c’est autonomie, résilience, circuit cours et transmission de savoir.
Je suis parti du principe étant, comme vous avez dit dans le système, on va dire de vente,
on va dire capitaliste à l’origine.
J’ai bien remarqué qu’il y avait aussi des problèmes de distribution ou d’autonomie et dans les périodes où on arrive, je trouve que c’est intéressant pour les gens de reprendre un petit peu la main et de pouvoir récupérer des savoirs faire qui ont été oubliés que nos grands parents pouvaient maîtriser.
Donc effectivement, tout ce qui est transformation, bocaux, les fruits, et être en autonomie sur l’alimentation. »

Dorothée Barba : « Vous parlez tout à l’heure d’autocueillette, les gens viennent se servir librement en
pommes et en poires? »

JP : « Oui, on a fait la cela les premières années, grâce à nos réseaux sociaux, on a une page Facebook et puis un site internet, les gens voyaient les dates où on était là sur place et ils pouvaient venir en auto-cueillette, selon la saison, selon les disponibilités des pommes et des poires, venir chercher eux-mêmes à prix très réduits, des bons fruits et les gens venaient prendre beaucoup de kilos, parce qu’en général, les gens qui sont venus sont venus pour prendre des fruits pour faire des confitures ou des bocaux.

Dorothée Barba : « Quand au maraîcher qui vient de s’installer, il a besoin de bras je crois. »

JP : « Oui, Benjamin s’installe cette année.
Du coup, il a pris un petit peu de retard parce que là, il a beaucoup plu, comme vous
avez vu. »

Dorothée Barba : « Oui 🙂 »

JP : « Du coup, les terrains sont un peu détrempés, ça a un peu compliqué pour l’instant, mais
là dès que le temps va pouvoir se caler, on a des serres à monter. »

Dorothée Barba : « Donc vous avez besoin de bénévoles pour venir monter les serres? »

JP : « Oui, ça serait bien, oui, c’est un appel qu’il est lancé, donc les gens peuvent nous retrouver à la Braille au Loups sur Facebook ou la www.braille.fr, c’est le site internet, et si ils veulent nous contacter, si ils sont intéressés par le projet. Parce qu’on cherche toujours à la fois des bénévoles et on recherche aussi toujours des nouvelles personnes qui peuvent s’implanter. On a de la place !
Donc il y a de la place en inter rangs, il y a des zones qui sont encore inutilisées.
Donc si des gens ont des projets agricoles ou autres qui peuvent matcher avec ce qu’on fait sur le site, on est toujours ouvert aussi à des nouvelles personnes. »

Dorothée Barba : « Bon, ça fait plaisir de piétiner allégrement les clichés sur les amateurs de jeux
vidéo, Jean-Philippe.
On peut aussi s’intéresser à la nature et à la transition écologique. »

JP : « On peut faire les deux, moi j’ai passé ma jeunesse dans des fermes, beaucoup de ma famille était dans des fermes, j’ai passé toute ma jeunesse dans le foins ou près des étangs, j’étais déjà très ouvert à ça, dès le plus jeune âge. »

Dorothée Barba : « Vous êtes un geek, pur et dur ? »

JP : « Oui, un geek, mais un geek nature, l’un n’empêche pas l’autre apparemment :). »

Dorothée Barba : « Apparemment, non.
Que rêvez-vous de voir à l’avenir sur ce terrain? »

JP : « Alors, à l’avenir, on a projet sur 5 ans, donc là on entame la troisième année.
Il y a des liens qui nous tiennent à cœur aussi avec le monde du handicap ou le monde de l’apprentissage.
Donc là, on a travaillé déjà avec un ESAT, on voudrait ouvrir aussi le site à des EPHAD pour que les anciens puissent sortir et puis nous transmettent du savoir.
On essaye aussi la de tisser des liens avec des écoles qui travaillent sur des CAP, BEP, sur les espaces verts, qui viennent sur le terrain pour pouvoir s’entraîner ou transmettre du savoir aussi.
Et puis un truc qui me tient à cœur, c’est l’année prochaine, normalement, la création, donc d’un bâtiment pour nous, mais qu’on pourra laisser la disposition de la association pour pouvoir faire une guingette associative, en fait.
Un lieu de vie au bord de l’étang où on pourra faire de la formation, recevoir les gens et puis faire une soirée le soir en même temps en mode crêpes ou barbecue. »

Dorothée Barba : « Mais alors, comment ça fonctionne tout ça, financièrement? »

JP : « Alors financièrement, comment ça fonctionne? Alors, il y a à la fois des professionnels qui s’installent.
Donc les jeunes sont installés sur le terrain en statut MSA, agricole, sous un format commodat, en fait, c’est un bail agricole gratuit qu’on fait entre donc entre moi et la personne qui s’installe. Donc ça, c’est pour les professionnels.
Il y a l’association qui chapeau tout ça au-dessus.
Pour l’instant, les fonds sont des fonds privés ou des fonds de dons, comment on appelle
ça?
On a association, il y a des entreprises qui peuvent faire des dons, en fait, pour avoir la déduction fiscale et donc faire un don à l’association.
Et donc là, on va être en période, la deuxième année, pour rechercher justement soit des mécènes, des entreprises. On va aller voir aussi tout ce qu’est collectivité, communautés de communes pour pouvoir avoir un petit peu de fond pour faire tourner la boutique. »

Dorothée Barba : « Et l’objectif pour vous à terme, vous consacrer exclusivement à la Braille aux Loups? »

JP : « Oui, j’aimerais bien, ça fait 26 ans que je vends des jeux vidéo, j’arrive à 46 ans,
j’aimerais bien d’ici 4 ans, à peu près à 50 ans, pouvoir lâcher un petit peu, et consacrer beaucoup plus de temps au projet. »


Dorothée Barba : « On lâche la manette, on cueille des pommes »

JP : « Ahah, on va dire ça :). »

Dorothée Barba : « La Braille aux Loups, c’est donc à Bourneau en Vendée.
Merci beaucoup Jean-Philippe Moreau. »


Vous trouverez également ici le lien de l’émission du 15 avril 2024 dans son intégralité : France Inter, Carnet de campagne. Emission du 15 avril 2024

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